Analyse et diagnostic des problèmes passés, actuels et futurs de l’Afrique.
Voilà le grand paradoxe africain ! Tandis que le sol et sous-sol africain est extrêmement riche, les africains eux sont très pauvres. Extrêmement pauvres même !!! D’après les chiffres de l’ONU et de la banque mondiale, le continent africain possède 50% des réserves mondiales de diamant, 40% des réserves d’or, 60% du cobalt, et 90% du platine. Toutes ces richesses pour seulement 900 millions d’africains, soit 15% de la population mondiale. Comparé au 1,3 milliard de chinois ou au 1,1 milliard d’indiens, nous sommes plutôt gâtés. Pourtant…
…La part de l’Afrique dans le commerce mondial est de 1% seulement aujourd’hui, alors qu’elle était de 6% en 1970. Soit une baisse en valeur actuelle de 600% en 40ans!!! Dans le même intervalle de temps, la dette extérieure est passée de 11Md$ a 540Md$ (en 2002), puis à 255Md$. ça veut dire que la dette a été multipliée par cinquante!!! Le PIB total de l’Afrique subsaharienne, de 1600 milliards de $, soit un peu plus de la moitié du seul PIB Français.
Donc non seulement on est pauvres, mais en plus on est très très endettés. La moitie des pays d’Afrique sont des Pays pauvres très endettés Pays en voie de dévellopement. Et sur les 49 pays les moins avancés dans le monde, 36 sont africains. Selon le BIT, 75 à 94% de la population active en Afrique est au chômage. Mêmes les diplômés ingénieurs, médecins, etc… ne trouvent pas de travail et sont contraint de s’expatrier. De ce fait, plus de la moitie de la population africaine semble condamnée à vivre en dessous du seuil de pauvreté (avec moins de 1$/jour). On vit non seulement peu, mais aussi très mal… l’espérance de vie en Afrique n’est que de 40ans contre 80 ans eu Europe et en Amérique.
Tout ceci nous donne une petite idée de l’ampleur de nos problèmes actuels, 50ans après les pseudo-indépendances. Tout ceci pourrait sembler affligeant, si ce qui nous attend dans l’avenir n’était pas potentiellement pire encore. Nous allons et somme déjà en train de faire face a beaucoup d’autres problèmes nouveaux auxquels nous n’étions pas (ou peu) préparés : la mondialisation et ses conséquences, effet collatéral du Capitalisme.
« Notre monde est arrivé à un rare point d’inflexion stratégique où la Chine, la Russie, et l’Inde (soit la moitié de l’humanité) viennent d’intégrer le marché global. Les employés venant de ces pays sont pour beaucoup d’entre eux, hautement qualifiés et peuvent occuper n’importe quel poste dans le monde. C’est de 3 milliards d’individus qu’il s’agit… » Craig Barret.
Qu’est ce que la mondialisation ?
Nous sommes en plein dans l’ère de la mondialisation!!! Il avoir vécu sur la Lune ces 10 dernières années pour n’avoir entendu parler du phénomène de la globalisation, effet collatéral du Capitalisme. La déferlante de produits « made in China » sur nos marchés, l’explosion des prix des produits agricoles et des matières premières, la financiarisation à outrance de certaines économies, et les crises à répétitions, n’en sont que quelques manifestations visibles de cette nouvelle donne.
Le capitalisme a conquis le monde! La chute du mur de Berlin en 1989 et celle, presque simultanée, du régime soviétique en ont été les manifestations les plus spectaculaires. Le communisme, en tant que système politique et économique, a rejoint son père Karl Marx aux oubliettes de l’histoire de l’humanité.
Le capitalisme a gagné! C’est un courant de pensée de philosophie politique qui affirme la supériorité des principes de liberté et de responsabilité individuelles sur le pouvoir du souverain. En clair, Il repose sur l’idée que chaque être humain possède des droits et des libertés fondamentales qu’aucun pouvoir ne peut ni ne doit violer. En conséquence, tout homme est libre d’aller où il veux, de faire ce qu’il veux de sa vie, de faire du business où et avec qui bon lui semble…
Oui. Le capitalisme a bel et bien gagné! Les libertés individuelles d’échanger, d’entreprendre, de s’enrichir, ont vaincu l’esprit de communisme, la propriété collective, l’économie planifiée et la soumission des appétits particuliers à l’intérêt général. Le capitalisme a fait du monde actuel une gigantesque jungle, où désormais, le rôle des Etats n’est plus d’intervenir dans la vie des gens, mais simplement de maintenir l’ordre, la sécurité intérieure et extérieure, de définir et faire respecter le droit et la justice.
Le monde a changé pour le meilleur…comme pour le pire.
Car l’économie du libre-échange mondial aujourd’hui régie par les règles dictées par l’OMC, et consorts, donne justement la totale liberté aux plus forts d’écraser les plus faibles. C’est la loi de la jungle à l’échelle mondiale. Une jungle dans laquelle prévaut le célèbre principe darwinien selon lequel « ce ne sont pas les espèces les plus fortes qui survivent, mais les plus aptes à s’adapter aux changements ». Malheureusement, de la même façon que le capitalisme a vaincu le communisme, la Ploutocratie a insidieusement empoisonné la démocratie. Les plus riches et les plus puissants on très sournoisement étendu leurs pouvoirs sous le voile du capitalisme et de la liberté individuelle. Alors que par le passé le pouvoir s’obtenait par le sabre et l’épée, ils s’obtient aujourd’hui par la flatterie, la duperie sournoise. Dans son remarquable livre ’’le capitalisme total’’ Jean Peyrelevade estime que 5% de la population de cette planète détient la quasi-totalité de la capitalisation boursière mondiale. En France, 1% des familles ont entre leurs mains pratiquement la moitié du patrimoine et la richesse du pays. Oui, tu as bien lu: j’ai bien écrit 1%. Alors, pourquoi ce serait différent en Afrique?
Maintenant, RIEN ni PERSONNE ne les empêche de prendre les terres, les matières premières, les ressources etc. Plus de frontières, plus de protections, plus de barrières; mais simplement une libre-circulation accrue des personnes et de l’argent, des fibres optiques, des réseaux dans lesquels circulent des milliards de transactions et d’information… Ni nos entreprises, ni nos Etats, ne sont assez forts et assez compétitifs pour survivre la jungle du marché international. La conséquence dès lors est simple : nos sommes condamnés à nous développer, ou disparaitre !
A suivre…
La mondialisation (ou démondialisation) thème à la mode en france ….
Le jour où nos présidents cesseront de penser seulement à leurs ventres peut être pourront nous nous asseoir nous africains autour d’un consensus commun afin de sortir un peu la tête de l’eau mais parti comme ç’est parti il va falloir être trèstrèstrèstrès patient …
@ Astrid
Et en attendant? 🙂
On peut choisir de croiser les bras et attendre très patiemment comme tu dis, ou commencer à agir chacun à son niveau pour que les choses bougent.