« Quand nous ne pouvons pas changer une situation, nous sommes mis au défi de nous changer nous-mêmes. » ~Viktor Frankl
Il n’y a probablement pas de pire sentiment dans la vie que celui d’être rejeté. Que cela vienne du sexe opposé, d’un ami, d’un membre de la famille ou d’un collègue de travail, le sentiment que notre présence n’est pas désirée ou qu’on n’est plus la bienvenue peut nous faire sentir blessés et nous pousser dans un état de détresse psychologique extrême. Ce que l’on appelle aussi ostracisme peut aller du fait d’être exclu volontairement d’un groupe à celui de ne pas être choisi après un entretien d’embauche, ou encore de se faire quitter par son/sa partenaire.
Les situations de rejet social sont donc nombreuses… et douloureuses.
De mes diverses expériences, j’ai appris quelques techniques pour gérer la piqûre douloureuse du rejet lorsqu’il survient dans diverses situations, et pour en retirer le dard.
La première chose à réaliser est que le rejet n’est absolument pas personnel. Pas vraiment, en tout cas. Cela ne semble être le cas que parce que c’est ainsi que nous avons tendance à voir les choses. On aime tout ramener à nous. Automatiquement.
J’ai constaté que lorsque les gens nous rejettent, de deux choses l’une : soit cela signifie qu’il y a quelque chose que de particulier que nous devons apprendre de cela, soit c’est à l’autre personne de le faire.
Examinons donc ces deux expériences de rejet et discutons des moyens d’y faire face.
1 – Quand notre comportement déstabilise les autres.
Les gens nous rejettent souvent à cause du comportement que nous manifestons dans nos interactions avec eux. Lorsque les gens se sentent mal à l’aise, ils vont instinctivement vouloir éviter de ressentir de l’agacement ou de l’irritation. Et leur solution évidente sera de se soustraire à notre présence.
Le résultat est que nous finissons par nous sentir rejetés par ces derniers.
Et c’est justement pourquoi le rejet n’est pas personnel. Dans ce cas, ils ne nous rejettent pas nous en tant que personne; ils rejettent uniquement notre comportement.
Et s’il est vrai que nous associons et attribuons parfois notre comportement à nos identités, ce n’est pas vraiment le cas. Après tout, si vous changez de comportement, n’êtes-vous pas toujours la même personne ? Ce n’est pas parce que vous choisissez d’agir différemment que vous n’êtes plus vous-même. En general, la facon dont on se comporte depends des gens qu’on a en face de nous, du milieu dans lequel on se trouve.
Une fois, j’ai eu le coup de foudre pour une fille. Nous sommes sortis quelques fois et ça semblait bien commencer. Mais lentement, elle a commencé à s’éloigner et à m’éviter.
Ça m’a piqué. Et pendant un moment, je n’ai pas compris ce qui n’allait pas. Je me suis demandé pourquoi elle ne pouvait pas voir ce que moi je voyais et pourquoi elle ne reprenait pas ses esprits.
Mais je me suis vite rendu compte que mon problème était le suivant : Je me concentrais sur la raison pour laquelle elle devrait m’aimer, pas sur la raison pour laquelle elle ne m’aimait pas.
Plus tard, j’ai découvert que j’avais agi d’une façon qui la mettait mal à l’aise, qui la repoussait chaque jour un peu plus, sans le savoir à l’époque.
Je l’appelais trop souvent, je lui accordais trop d’attention, je m’attardais toujours, j’achetais ses cadeaux pour essayer d’acheter son affection…. la liste n’arrêtait pas de s’allonger.
Une fois que j’ai compris que ces choses qui plaisaient beaucoup à d’autres la dérangeaient ELLE, j’ai décidé de les éliminer de mes interactions avec elle et nos rapports ont changé radicalement.
Il y a de nombreux comportements qui mettent presque tout le monde mal à l’aise : le fait de déverser nos griefs sur les autres, d’agir comme des nécessiteux et d’être collants, de nous vanter de nous-mêmes, d’être défensif et argumentatif, d’être trop critique et de juger d’autres personnes, etc…
Il faut un peu (beaucoup) de sens d’introspection en soi pour analyser soi-même ces comportements. Nous devons d’abord découvrir ce qui les motive en nous. Et ce qui les motive habituellement, ironiquement, c’est le désir d’être accepté par les autres.
Lorsque nous identifions ces comportements et que nous y travaillons, nous sommes moins susceptibles de mettre les autres mal à l’aise. Cela ne garantit pas que les autres ne nous rejetteront pas, mais cela diminue les chances qu’ils veuillent nous éviter.
2- Quand nous ne répondons pas aux attentes des autres
Les gens peuvent aussi nous rejeter simplement à cause de leurs propres préjugés, valeurs ou croyances.
Je parle de situations où quelqu’un d’autre a certaines attentes à notre égard que nous ne satisfaisons pas. C’est le cas du fils qui veut être musicien, mais dont le père voudrait qu’il soit avocat. Si le fils s’obstine à poursuivre son rêve, son père va très probablement le rejeter.
Ou le petit ami introverti et réservé qui se sent rejeté parce que sa petite amie lui reproche de ne pas être plus extraverti, comme elle.
Parfois, le rejet est simplement causé par une incompatibilité de valeurs, de croyances ou de types de personnalité entre les gens.
C’est dans ce scénario que le rejet se produit parce que les gens ne sont pas d’accord avec nos choix de vie, ou simplement parce qu’ils ont des opinions, des modes de vie ou des personnalités différentes des nôtres.
Dans ces cas, tout ce que vous pouvez faire est d’accepter que quelqu’un d’autre vous rejette à cause de ses attentes à votre égard. Encore une fois, ca n’a vraiment rien de personnel. C’est souvent dû à l’incapacité de l’autre à vous accepter pour ce que vous êtes. Et il a absolument le droit de faire ce choix.
Acceptez que c’est généralement leur problème, et pas le vôtre. Ou il pourrait simplement s’agir d’un problème de compatibilité dont aucun de vous deux n’est responsable.
La plupart des gens ne voient pas la vie comme vous. Donc vous ne pouvez pas les blâmer de ne pas voir vos idées ou votre art avec vos propres yeux a vous.
Les Beatles ont été refusés par presque toutes les maisons de disques en Europe avant de décrocher un contrat avec EMI en 1962. Tout le monde leur disait qu’ils n’y arriveraient pas avec leur style musical. Les attentes des producteurs étaient différentes.
J.K. Rowlings, auteur de la très populaire saga Harry Potter, a été rejetée par plus d’une quinzaine de grands éditeurs avant qu’une petite maison d’édition indépendante accepte de publier son roman. Tout le monde lui disait que son roman était trop long, son style narratif trop lourd et trop compliqué pour intéresser un lectorat jeune. Les attentes encore une fois étaient différentes.
C’est douloureux de s’entendre dire qu’on ne veut pas de votre art ou de votre manuscrit ou même de votre personne. Le mot « non » est comme une lame qui transperce votre psyché. Comme un hachoir qui vous broie et vous recrache en morceaux. Vous vous sentez nul, indigne. Amer. Et vous vous demandez si c’est vous le problème ou bien les autres.
Savoir comment réagir face à un rejet
Il n’est pas toujours facile de savoir si c’est nous qui avons quelque chose à corriger suite au rejet, ou bien si le rejet n’est qu’une conséquence des attentes non satisfaites de l’autre. Mais la distinction apparait beaucoup plus claire lorsque nous avons conscience de nos comportements, nos désirs, et de la façon dont ils affectent les autres.
Quoi qu’il en soit, la compréhension des causes du rejet en atténue les effets.
Dans le premier cas, on comprends qu’il ne s’agit pas de nous en tant que personne, mais de ce que nous faisons. Ce sont nos actes, notre comportement, qui créent le rejet de l’autre. Et nous pouvons donc travailler à changer notre comportement.
Dans le second cas, il s’agit de reconnaître simplement que l’autre est incapable de nous accepter, et cela, c’est totalement indépendant de notre volonté.
Peu importe le cas dans lequel on se trouve, il est important de savoir garder la bonne attitude.
TRAVAILLER SON AURA : Les gens rejettent inconsciemment et consciemment toute personne qu’ils estiment porteuse d’une mauvaise énergie (aura toxique)…. c’est un instinct de survie de base. Beaucoup jugent du caractère en quelques secondes, avant même que les mots ne soient prononcés. Faites donc le ménage dans votre Aura et les gens viendront à vous. Ce n’est pas une tâche facile, surtout pour ceux qui portent en eux des blessures du passé encore non guéries.
IL FAUT BEAUCOUP DE NON POUR UN OUI : Dans le monde de la prospection par téléphone ou de la vente par porte à porte, les vendeurs savent que pour chaque 9 raccrochages ou « non merci », ils auront un « oui » victorieux. Les vendeurs les plus performants sont ceux la qui ne prennent pas le « non » personnellement. Ils voient au contraire chaque nouveau NON comme une simple étape sur leur chemin les rapprochant de la seule personne qui leur dira enfin « OUI!!!! » . Les écrivains savent que chaque lettre de rejet qu’ils reçoivent les rapproche d’un contrat de livre avec un éditeur qui dira « oui ». Certains écrivains attendent meme avec impatience leurs lettres de « refus ». C’est un rite de passage pour eux.
NON NE VEUT PAS DIRE NON. ÇA VEUT JUSTE DIRE « PAS POUR LE MOMENT » : J’ai raconté sur ce blog l’histoire du fondateur de Whatsapp. Informaticien chômeur, qui avait postulé tour a tour chez Twitter et Facebook qui lui ont dit « non ». Heureusement, il a relativisé et n’a pas abandonné son idée de réseau social. Il a juste créé lui même son application. Application qui a été rachetée quelques années plus tard pour plusieurs milliards par ce même Facebook qui l’avait refusé. Nous pouvons en tirer une précieuse leçon : ne baissez pas les bras si vous êtes certains de ce que vous voulez accomplir. Quoi qu’ils vous disent, leur « Non » veut seulement dire « pas pour l’instant ». Soit c’est eux, soit c’est vous qui n’etes pas encore « prets ».
ENTRETENIR DES BONNES RELATIONS : Quand on vous dit non, acceptez-le gracieusement et remerciez même ceux qui vous rejettent pour le temps qu’ils vous ont accordé. Ne vous fâchez pas. Entretenez même de bonnes relations avec ces gens. Car vous ne savez pas de quoi demain est fait. La roue tourne toujours (cf. le point precedent).
CONTINUEZ À FAIRE CE QUE VOUS SAVEZ FAIRE : Saviez vous que Tim Burton, le réalisateur au succès retentissant, a à son actif plus de films rejetés par les studios et qui n’ont jamais été produits que de films produits ? Il a déjà eu à travailler toute une année sur un film, pour s’entendre dire à la fin qu’il ne sera pas produit. Est-ce qu’il a démissionné pour autant ? Non, il passe simplement au projet suivant et se remet au travail a chaque fois. Il accepte tous ces « non » des studios comme faisant partie du processus normal du metier et cela ne l’a jamais empêché de continuer.
Vous avez de la valeur, vos idées et créations ont de la valeur, et il y a de nombreuses opportunités devant qui attendent de vous rencontrer. Donc n’abandonnez pas quand on vous repousse avec le mot « non ». Rappelez-vous qu’il faut parfois pas mal de temps pour arriver à un oui.
“Never confuse a single defeat with a final defeat.” ~F. Scott Fitzgerald