L’esprit d’entrepreneur chez les jeunes à l’ère du web 2.0

Je participais aujourd’hui à une rencontre avec de jeunes entrepreneurs organisée par mon École de Management. L’un de ceux ci, nous a raconté l’histoire d’un jeune prodige de 27 ans dont l’entreprise allait probablement lever dans les prochains jours entre 500 et 1 milliard de dollars. Entreprise ayant actuellement moins de deux ans d’existence. Vous pouvez imaginer l’effet que cela a sur les brillant travailleurs/entrepreneurs de 40 ans et plus, qui ont eu leur part de retours sur investissement, mais pas de cette ampleur et pas aussi rapidement ?

Ces histoires sont de plus en plus banales. Il semble que les entrepreneurs qui « percent » de nous jours le font plus rapidement, gagnent plus d’argent, et ce à un plus jeune âge. mark zuckerberg, jeune patron de facebook qui viens de dépasser Steve jobs dans le classement Forbes des milliardaires en est l’exemple le plus frappant. Dans les années 60, construire en dix ans une société valorisée à 10 millions de dollars, même en dollars d’aujourd’hui, était un véritable exploit pour un individu. Aujourd’hui, malgré l’explosion de la bulle des dot-com des années 2000, des histoires pareilles se font en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.

Cela ne peut pas l’être du au fait que les entrepreneurs d’aujourd’hui sont plus intelligents que les entrepreneurs d’antan. Non, l’intelligence humaine n’a pas évolué de façon spectaculaire en une génération.

Je pense plutôt que la quantité de leviers disponibles pour un entrepreneur moderne est de loin, et bien plus loin supérieur à celle dont disposait les entrepreneurs des générations précédentes. Ce fait étant du à une seule chose : les progrès de la technologie et de l’informatique. Le nombre de participants au challenge du business a considérablement augmenté ces dernières décennies, augmentant en même temps le taux d’échec. Mais ceux qui arrivent à tirer leur épingle du jeu gagnent plus et plus vite grâce à l’effet de levier.

Fini les bataillons de vendeurs, la prospection commerciale, les kiosques d’exposition, de vente directe, les logiciel sous licence, les ententes de revente, l’impression des CD, etc…

L’esprit d’entreprise de l’ère moderne commence par quelques ingénieurs qui travaillent pour rien depuis leurs chambre d’étudiants à l’aide de leurs latops et leurs téléphones cellulaires. Ils coordonnent leurs efforts via Skype ou Messenger, échangent sur les forums et les tchat. La société elle-même est fragmentée dès le départ avec plein de services externalisés : la RH confiée aux agences, la gestion des finances et des factures par le biais du portage salarial… La commercialisation et le marketing se font de manière virale ou grace aux techniques de référencement dans les moteurs de recherche. Le service clientèle se fait via la communauté et les forums. La communication se fait à travers les tweets et les blogs. Les paiements arrivent via Paypal. Les annonces sont gérées par des réseaux publicitaires tiers. Les codes-sources reposent sur des script open source…

Ce qui coutait auparavant 1M $-2M $ à mettre en place, coûte maintenant $ 10.000. Une infrastructure qui coûtait par le passé 5 millions de dollars à construire, coûte désormais 250 000 $. Ce qui coûtait 20 millions de dollars pour être mis sur le marché coûte désormais 1 million de dollars.

Et le réseau continue de croitre. 3 milliards de nouvelles personnes seront connectées à internet dans un futur proche (particulièrement en Afrique et en Asie). Ils pourront tous utiliser les produits à disposition. Les effets de réseau sont plus forts que jamais et de ce fait, certaines entreprises deviennent des monopoles naturels très rapidement. La plupart des produits Web n’ont pas de coût marginal de réplication, faisant ainsi de tout nouveau client un pur profit pour l’entreprise.

Moins de travail requis. Moins de capitaux requis. Moins de coûts d’échelle. Des marchés plus vastes. Un marketing low-cost. Aucun coût d’expédition de produits… Que de facteurs favorisant l’explosion des business internet.

Non, les gens ne deviennent pas plus intelligents. Mais simplement, les retours sur investissement pour un entrepreneur jeune, compétent, et débordant d’énergie ont énormément augmenté, et ont de profondes implications pour la société. Les plus intelligents deviennent simplement les plus riches…

5 Commentaires L’esprit d’entrepreneur chez les jeunes à l’ère du web 2.0

  1. Tidjane DEME

    Merci pour cet article qui pose clairement une question aussi importante que rarement mise sur la table. En effet les entrepreneurs ne sont pas soudain devenus plus geniaux.

    Et oui, les technologies contribuent pour beaucoup dans cette nouvelle force de l’entreprenariat
    -en baissant les barrières à l’entrée,
    – en rendant possible les optimisation basées sur l’externalisation,
    – et en facilitant la diffusion rapide et global des services aux utilisateurs.

    Je tentais d’expliquer dans un editorial qui sera publié prochainement la nécesséite pour le continent de se connecter plus et je regrette de n’avoir pas lu ceci avant d’envoyer mon article. C’est mieux formulé que je n’ai su le faire. Une afrique plus connecté, ce sera des entrepreneurs africains plus efficaces, qui réussissent plus vite et génèrent une plus grande richesse. Un levier extraordinaire.

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  2. Sandrine

    « Une afrique plus connecté, ce sera des entrepreneurs africains plus efficaces, qui réussissent plus vite et génèrent une plus grande richesse. Un levier extraordinaire. »

    L’Afrique doit donc elle aussi profiter de ces nombreux avantages qu’offre les NTIC pour se déployer et se développer.

    Les prochains jeunes/nouveaux milliardaires seront certainement africains. Le marché y est encore en pleine croissance et recèle encore d’énormes possibilités.

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  3. DIMOL

    Franchement ce article est instructif ! Si seulement tous ces modèles pouvaient nous stimuler en Afrique. Je pense que l’Afrique a du mal à accepter qu’elle fait partie du monde et qu’il faut penser monde et non plus Afrique ou notre pays. C’est à ce seul prix qu’on construit des fortunes comme décrit dans ce article autrement …
    En tout cas merci pour ce article et bonne continuation

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  4. Dominique

    Très bon article. Plus d’opportunités effectivement mais plus de personnes à tenter ces opportunités. Au final, il reste quand même très difficile de sortir du lot par une idée à laquelle personne n’a pensé.

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