Un jour, une personne se réveilla et se dit que 2+2 était égal à 5. Elle n’y pouvait rien, ce résultat s’imposait à elle et elle ne pouvait se résoudre à croire que 2+2 était égal à 4.
Pour ne pas vivre seule cet état, elle fit des recherches sur internet et trouva d’autres personnes dans son cas. Ils se regroupèrent alors, créèrent des associations en ce sens et se firent connaître auprès du grand public. Mais voilà, ils se firent vite rabrouer et se sentirent discriminés.
Néanmoins, fort de leur notoriété grandissante, ils s’adressèrent alors aux députés, puis au président. Ils réclamaient de tout coeur une loi pour l’égalité, disant qu’indifféremment, 2+2 pouvait être égal à 4 ou 5. Ils arguaient qu’être cinquophile n’empêchait pas aux quatrophiles de croire que 2+2 était égal à 4, c’était donc juste un élargissement des droits existants. Par ailleurs, étant donné le nombre grandissant de cinquophiles, ne fallait-il pas un nouveau cadre réglementaire ? Et puis surtout, disaient-ils, ils voulaient avoir les mêmes droits que les quatrophiles qui croyaient que 2+2=4.
Des mathématiciens firent entendre leur voix, pour dire que légaliser les attentes des cinquophiles allait remettre en cause l’ensemble des mathématiques ! « Comment apprendre alors aux enfants à compter? » s’étonnaient-ils ? Mais ils furent bien vite taxés de « cinquophobie », or la cinquophobie est un délit.
Cette petite fable humoristique, je l’ai lu il y a quelque mois sur un site et cela m’avait tellement fait rire à l’époque que je l’avais piquée. Elle illustre parfaitement le débat actuel qui a lieu en France sur la légalisation du mariage homosexuel. Personnellement, je ne suis allé ni aux manifs des pro mariages gays, ni aux manifs des anti. La raison étant que les deux camps sont tellement arc-boutés sur leurs positions qu’aucun consensus ni dialogue n’est possible. Au final, on aboutit à un affrontement entre extrémistes de tous bords. D’une part les associations anarcho-libertaires LGBT défendant ce qu’ils considèrent comme un progrès, en face les catho-intégristes défendant ce qu’ils considèrent comme le dernier rempart des valeurs familiales. En ce qui me concerne, bien que je partage en partie des points de vue des deux camps, je reconnais que ma position penche nettement contre le mariage GAY. Et ma position n’a rien à voir avec une quelconque religion ou défense des valeurs. Les raisons pour lequelles je suis opposé au mariage Gay tournent essentiellement autour d’une chose : les droits fondamentaux de l’enfant. Car au delà du mariage, c’est surtout le droit à la procréation médicalement assistée (et l’adoption) pour les couples homosexuels qui est en jeu si ne m’abuse. Car s’il ne s’agissait que d’une reconnaissance sociale, le PACS est déjà largement suffisant. Je suis donc opposé au mariage gay ou lesbien parce que je suis opposé à la gestation pour autrui et à l’assistance médicale à la procréation pour les couples homosexuels.
Privilégier les droits « de » l’enfant plutôt que le droit « à » l’enfant
Je fais peut être partie de la vieille école sur ce point, mais j’estime qu’un enfant n’est jamais un droit, c’est un don de la nature. Le fait d’être un couple (même hétéro) ne donne pas droit d’avoir un enfant, c’est la nature qui dit le dernier mot. Par contre le droit de l’enfant est légitime: son existence est due à une raison biologique légitime, et n’a pas à être la contre-partie d’une transaction commerciale. C’est ça la question morale et éthique.
Autant on ne choisit ni ses parents ni sa famille, autant les parents ne devraient pas choisir les enfants selon leur bon vouloir comme un vulgaire bien. La société (et les individus) ne devraient pas favoriser des imbroglio juridiques, éthiques et psychologiques pour les enfants alors que ces derniers ne sont pas capable de faire entendre leur voix. Avec l’augmentation des unions libres, des divorces et par là même des familles recomposées, la pluriparentalité se développe à vitesse grand V avec l’avènement de parents sociaux ou d’intention venant s’ajouter ou se substituer aux parents biologiques. Les progrès de la science viennent ajouter leur part de complexification. Avec l’avènement des dons de spermes, d’ovules, de mères porteuses, ne risque t’on pas de se retrouver dans 50ans avec une société produisant au final des «enfants de tout le monde» et donc de personne? La réalité même décrite dans les oeuvres de science fiction futuristes telles que Matrix où les êtres humains ne sont que des produits sélectionnés, cultivés, et récoltés.
Qu’ira t’on répondre à un enfant dans 20ans qui s’interrogera sur son identité quand ce dernier serait né par des procédés encore non encadrés? La vie prive parfois un enfant de père ou de mère par accident, mais ce n’est pas à la loi et à la société d’organiser cette privation. Cela transforme les enfants en champ d’expérience car il n’existe pas d’études sérieuses sur le devenir des enfants des familles homoparentales, des enfants nés de mères porteuses ou de dons de cellule (anonymes ou non)…
Je suis néanmoins pour le droit à l’adoption de la part des couples gays…
L’adoption consiste fondamentalement à donner des parents à des enfants qui en sont dépourvus et non l’inverse. En ce sens, j’estime qu’il vaut mieux pour un enfant de vivre avec deux parents de même sexe que de vivre sans parents du tout. Ce qui est plus important dans ce processus n’est donc pas le désir des parents mais le besoin des enfants. Faire en sorte que leurs parents adoptifs remplacent au plus près leurs parents biologiques est à mon avis une priorité. Néanmoins je reconnais que cela mène à une impasse dans la mesure où, d’après les statistiques le nombre d’enfants adoptables de par le monde est largement inférieur aux nombres de demandes de la part de familles adoptives. Les listes d’attentes de familles en attente d’adoption sont beaucoup trop longues, et un couple homo a encore moins de chance de se retrouver en tête de liste qu’un couple hétéro. Au final, même si je suis opposé à l’union et à la procréation assistée pour les couples de même sexe, je n’ai la prétention de détenir aucune solution concernant leur besoin d’avoir des enfants.
Excellent post étant donné l’actualité du sujet!
Je suis de ceux qui sont opposés à la PMA, gestation pour autrui et autre adoption d’enfant par des couples homos.
En effet, pour l’heure, il est impossible d’avoir un débat dépassionné (tu le rappelles bien) tant chaque camp croit détenir la vérité divine! Néanmoins, il est un fait (que tu rappelles d’ailleurs à juste raison) sur lequel il ne peut y avoir matière à débat: « l’existence d’un être est dû à une raison biologique légitime ». Les homos, de par l’orientation sexuelle qu’ils ont choisie, se mettent de facto en dehors de cette condition naturelle et légitime qui permet de connaître la parentalité. Alors, pourquoi ensuite s’en plaindre? Ce n’est pas leur choix de vie qui est remis en question; ce n’est pas le cœur du débat à mon avis; c’est leur choix, ils l’assument! Et assumer, c’est reconnaître que la Nature a prévu qu’il faut être deux êtres DIFFERENTS sexuellement pour pouvoir concevoir. Faire le contraire= ne pas pouvoir être parent!
Tu dis ne pas être contre l’adoption; pourtant, quelque part, dans ton écrit, tu dis (et j’apprécie la formule ^^) que les enfants risquent d’être transformés en vaste champ d’expérience. Il me paraît y avoir un paradoxe dans tes propos, non? Qui aujourd’hui, hétéros ou homos, peut se prévaloir de savoir comment se fera le développement psychique et psychologique d’un enfant qui aura « deux papas » ou « deux mamans »???
La liberté d’agir est un droit fondamental pour lequel beaucoup ont payé de leur vie, certes; mais ce droit de disposer de soi ou cette liberté ne donne pas le droit de briser les règles « naturelles » qui font la vie. L’hétéroparentalité en est une (regardons les animaux: font-ils des petits en copulant entre sexes identiques?). De grâce, qu’ils n’essayent pas de nous faire avaler qu’être des parents homos est leur droit; ils vont embarquer des innocents dans un « truc » dont ils ne peuvent même pas imaginer les conséquences psychologiques!
Bien à toi.
Merci Madongui,
Mon propos peut paraître paradoxal mais il ne l’est pas en réalité. Car lorsque je dis que je suis favorable à l’adoption, c’est uniquement en opposition à l’orphelinat. Car s’il n’existe pas d’études sur le devenir des enfants d’homo, il en existe sur les conséquences psychologiques de l’orphelinat. En ce sens, je pense qu’il est préférable pour un enfant de grandir avec deux parents homo que de grandir sans parents du tout.
Dans les faits, il y a déjà tellement de couples hétéro qui cherchent à adopter (et sont naturellement prioritaires) que les chances pour un couple homo aujourd’hui sont très faibles. Et c’est tant mieux ainsi.
Je suis moi même opposé au mariage pour tous pour les raisons relatives aux droits de l’enfant. Ce que l’incompétente, la laxiste, et la déconnectée des réalités j’ai nommé notre ministre Christiane Taubira qualifie de » changement de civilisation » est la première pierre d’une société ultra libérale sur le plan sociétal, où l’individu s’abroge de toutes règles qui fondent notre pays. Désastreux.
Second point, je ne vois pas pourquoi tu aurais participé aux manifs d’un camp ou de l’autre puisque tu n’es pas français et la question ne te concerne pas. Tu n’as pas envie de vivre ici et ne désir en aucun point partager un avenir commun avec les français donc observe, mais n’agis point s’il te plaît. Le peuple français est souverain en son pays, il n’a pas besoin d’étrangers pour grossir les rangs de telle ou telle faction sur des sujets qui ne concernent que la France.
Non le PACS n’est pas suffisant car les familles homo-parentales existent depuis bieeeen longtemps, et n’ont certainement pas attendu que le gouvernement pose les yeux sur elles pour exister. Ces familles sont bien présentes depuis des lustres, et comme elles existent, elles ont besoin de lois pour être encadrées et être reconnues. Car après tout, si maman Caro de Hugo 6 ans meurt, et que c’était elle la génitrice, la loi dit qu’elle devra ôter l’enfant à sa deuxième maman Lisa puisqu’ils ne sont pas de la même famille.
De plus vous faites sans cesse l’amalgame entre géniteurs et parents… Un géniteur ne veut PAS forcément être parent et un parent ne peut PAS forcément être géniteur. Donc on s’arrange. On s’arrange aussi bien avec les personnes stériles, qu’avec les familles mono-parentales (la personne aura du mal à faire un enfant toute seule) qu’avec les couples homo. Seulement on a pas eu un tel remue-ménage pour les couples hétéro stériles et les familles mono-parentales… Le problème que les gens n’arrivent pas à accepter. C’est bien le cadre de la famille homo-parentale qui dérange tout le monde, et non pas les droits de l’enfant qui n’est qu’une couverture. (Oui parce que quand on voit comment les enfants des anti-mariage pour tous sont utilisés, y’a vraiment de quoi se demander si le bien-être de l’enfant est leur principale préoccupation)
Et enfin, cette idée comme quoi on ment aux enfants est ridicule. PERSONNE ne niera l’origine biologique des enfants. Tout le monde sait qu’il faut le matériel génétique d’un homme et d’une femme pour créer une vie humaine, on le saura à la fin. Mais quel rapport avec le fait d’être parent ? D’adopter ? De tomber volontairement enceinte et de faire de son compagnon de vie une autre femme ?
Si la nature vous plait tant que ça, vous verrez que les animaux peuvent aussi être homo, qu’un couple homo animal peut aussi élever ses petits, vous cesseriez d’utiliser des matières artificielles créé par les humains et vous vivriez dans une tribu nomade au fin fond de l’Amazonie… la nature c’est pas un truc magique, la nature c’est aussi la sélection naturelle, sauf qu’on a décidé que maintenir en vie les personnes faibles c’était pas humain, mais là que ça soit contre-nature on s’en balance, hein… donc arrêtez d’utiliser la nature comme un argument à tout bout de champ.
Non l’enfant n’est pas un « don de la nature » parfois c’est un choix, parfois une surprise, et qui peut être bonne ou mauvaise. Dans tous les cas c’est une vie à prendre soin on est bien d’accord, mais l’enfant il s’en fout du sexe des ou de la personne qui l’élève tant qu’il est bien entouré.
Vous dites que les enfants ne devraient pas être utilisé par les parents comme de vulgaires biens, comme des enfants de compagnie, mais on peut savoir comment appeler ça pour les couples hétéros alors ?? S’ils ont fait un enfant volontairement, c’est bien car ils voulaient satisfaire le désir d’avoir un enfant dans leur vie non ??? Il est où là le beau geste de donner des parents à un enfant dans le besoin ? Ah non pardon eux ils ont le droit d’avoir un enfant de compagnie parce que c’était « un don de la nature », un signe que la nature était d’accord pour qu’ils s’en occupent okay je vois. Le fait qu’ils possèdent le matériel génétique nécessaire à la création d’un marmot ça leur donne le diplôme de parents ? Certainement pas, on le sait tous. Si eux veulent des enfants pour leur bon plaisir de développer leur famille, ce droit n’a pas à être retiré à une autre famille sous prétexte que du matériel génétique leur fait défaut. Au même titre qu’un couple stérile, donc…
C’est quand même dingue de partir de « Bon, au lieu de suivre le schéma classique de papa et maman, on va étendre ça à l’homo-parentalité et la mono-parentalité » à MATRIX. On croirait entendre les gens qui disent que si on accepte deux hommes de se marier, bientôt on acceptera un homme et son chien de se marier.
Ce n’est pas parce que vos habitudes sont bousculées que c’est forcément mal. Le changement c’est bien, mais faut croire que l’humanité n’aime pas ça… Eh non, un enfant n’a pas forcément besoin d’une maman et d’un papa pour grandir. Il a surtout besoin d’amour et d’attention autour de lui. La preuve : quand on demande aux enfants issus de familles homo-parentales s’ils le vivent mal, ils répondent qu’ils le vivent mal à partir du moment où on commence à leur poser la question et à les traiter différemment alors qu’eux n’ont jamais perçu la moindre différence dans leur vie.
Et si le fait qu’un enfant avec des parents homos vive mal car il sera moqué vous dérange, ça n’arrivera que si les gens continuent à vouloir se mêler de ce qui ne les regarde pas, à juger une famille sans prétention qui a juste voulu avoir un heureux événement dans sa vie comme des milliards d’autres. Et plus ce sera accepté, moins il y aura d’intolérance.
@ Leo,
As tu au moins lu mon billet en entier?
Tu mets sur le même pied d’égalité familles monoparentales, parents hétéréros adoptifs, homoparentalité, etc…Et tu as bien raison si on considère que personne ne choisirait expressément de se retrouver dans une de ces situations. Si tu m’as bien lu, je ne suis pas fondamentalement opposé à l’homoparentalité, tout comme je ne suis pas contre l’adoption par les couples homos/hétéros ou les familles monoparentales. Et la seule raison à celà est que je considère qu’un enfant a le DROIT de vivre dans une famille, peut importe la nature de celle ci. Je n’ai dit nulle part non plus que les hétéros faisaient forcément de meilleurs parents que les autres. Les imbrologio juridiques et éthiques créés par les familles recomposées/monoparentales et les couples stériles sont déjà suffisamment importants pour en rajouter une couche avec les couples homos.
« Ce n’est pas parce que vos habitudes sont bousculées que c’est forcément mal. » –> Ce n’est pas forcément bien non plus!
« Le changement c’est bien… »–> Justement, pas toujours!
Au final, je suis personnellement contre le mariage et l’adoption pour les couples homos, mais je me battrait pour qu’ils aient le droit de s’exprimer et de faire avancer leur cause.
Perso,
je suis aussi contre les mariages / union mixte race noire avec race blanche.
Le metissage est le génocide de la race noir et le génocide de la race blanche.