Le monde a beaucoup évolué depuis le temps où seuls les rois et les gens nobles étaient riches. Il n’y a pas si longtemps, il était difficile de se frayer un chemin pour atteindre la prospérité si on était issu d’une famille pauvre. Les rois avaient l’habitude de faire couronner leurs enfants, et ces derniers, leurs propres enfants. La monarchie le pouvoir se transmettaient de générations en générations.
De nos jours, l’accès à la richesse s’est étalé à toutes les couches de la société. Les personnes ambitieuses et travaillantes peuvent aspirer au statut de « riche » et « puissant ». Et ce qui est encore plus intéressant, c’est que nous assistons à une conscientisation des riches qui tend davantage vers la répartition des richesses.
Autrefois, il y a des dizaines d’années, beaucoup de pays se tournaient vers le communisme et le socialisme afin d’assurer une subsistance minimale à toute la population. L’idée était simple : le gouvernement gère et possède tout. Ensuite, il redistribue cette richesse de façon équitable. Malheureusement, bien que l’idéal de cette pratique ait été noble et logique en apparence, les résultats quant à eux ont presque toujours été catastrophiques. Le gouvernement s’enrichissait, et constituait trop souvent l’équivalent de la monarchie d’antan. Il prétendait redistribuer les richesses, mais en réalité, il se les appropriait et formait un cercle fermé de puissants individus qui vivaient dans la corruption et l’extorsion. Le peuple lui restait pauvre. Et comme il était difficile de s’enrichir sans faire partie de ce cercle fermé, on tuait systématiquement l’ambition. Ceci est encore ne réalité dans certains pays aujourd’hui. Pourquoi faire autant d’efforts si la majorité des fruits vont au gouvernement? Par conséquent, la production totale du pays s’en retrouve significativement diminuée.
La chute du mur de Berlin en 1990 apporta beaucoup d’informations quant à l’efficacité des deux économies. L’Allemagne de l’Ouest, sous le système du capitalisme, affichait un taux de production par capital beaucoup plus élevé que l’Allemagne de l’Est, qui affectionnait le communisme.
Qu’en pense la population? Et bien, rappelons-nous que si vous étiez né dans un pays communiste, il vous était interdit de quitter le pays. Du moins, c’était mal vu. Par contre, si vous habitiez dans un pays capitaliste, vous aviez le droit de voyager. Cette réalité, à elle seule, nous en dit long sur les limites du système communiste. Lorsqu’il faut interdire les citoyens d’émigrer, c’est inquiétant!
Mais, voyons les choses positivement : le communisme s’est avéré une tentative de ramener les inégalités sociales à des niveaux plus raisonnables, alors que dans le temps des rois, les paysans n’avaient aucun droit.
On dit du capitalisme qu’il est le pire des systèmes à l’exception de tous les autres. Que peut-on faire de plus pour améliorer le partage des richesses? (Remarquez que l’on dit ”capitalisme” alors qu’en réalité, les systèmes en occident sont davantage ”mixtes” que purement ”capitalistes”.) Et bien, Warren Buffett semble apporter une réponse bien intéressante. Il s’agit de la responsabilisation des riches. C’est une tendance de plus en plus courante chez les nouveaux riches.
Bon, nous entendons déjà d’ici des commentaires du genre ”c’est facile de donner lorsque l’on est riche” ou encore ”les riches donnent pour bien paraître”. Mais arrêtons de juger pendant un instant. Il n’est pas facile de donner lorsque l’on est riche, si l’on regarde comment les fortunes ont tendance à se transmettre de générations en générations. Il est commun pour un milliardaire de rendre ses enfants riches, simplement parce qu’ils sont ses descendants. C’était comme cela avec les Rockefeller, les Thomson, les Bettencourt, les Dassault, les Walton, etc.
Warren Buffett a toujours pensé que c’était une mauvaise idée de léguer sa fortune à ses enfants. Pourquoi en faire des milliardaires? Qu’accompliront-ils de bien avec tout cet argent? S’en serviront-ils sagement? Bref, Warren a voulu agir autrement que la majorité des riches de sa génération. Il n’y aura pas d’empire ”Buffett” qui se poursuivra éternellement, ou jusqu’à ce que les héritiers dilapident leur argent bêtement. Il avait l’habitude de dire : ”ce n’est pas parce que vous êtes nés dans le bon utérus que vous devriez être plus choyés que les autres”.
Il a donc décidé de léguer presque toute sa fortune à des oeuvres de charité. Et voici ce qu’il a fait de particulier : il est en train de remettre, sur plusieurs versements, 1 milliard de dollars à chacun de ses enfants. Cet argent doit servir uniquement pour venir en aide à l’humanité. Ses trois enfants ont donc chacun une ou plusieurs fondations, dans lesquelles ils doivent trouver des moyens d’aider le plus efficacement possible, pour des causes en lesquelles ils croient.
M. Buffett semble avoir une grande influence sur son ami Bill Gates, dont la fortune équivaut à la sienne. M. Gates a adopté la philosophie de Warren, qui consiste à donner aux gens dans le besoin plutôt qu’à ses propres enfants. Il détient sa propre fondation ”The Bill & Melinda Gates Foundation”. Il y consacre beaucoup de temps maintenant que Microsoft prend de moins en moins de place dans sa vie. Si toutes les personnes riches adoptaient une telle attitude, il est certain que notre monde changerait.
Je pense que ce phénomène prendra de l’ampleur. Warren Buffett aura été l’instigateur de ce courant de pensée, et déjà, il influence de plus en plus de personnes. Il a d’ailleurs initié le projet « Giving Pledge » aux USA, qui consiste à s’engager publiquement à léguer avant ou après sa mort au moins 50% de sa fortune aux oeuvres de charité. A l’heure actuelle, 69 milliardaires ont déjà signé. Parmi eux de nombreux noms connus : Mark Zuckerberg(Facebook), David Rockfeller, Georges Lucas (Star Wars), Larry Ellison (Oracle), Pierre Omidyar (Ebay), etc.
En France, certains riches aussi partagent ce point de vue. Notamment les « nouveaux riches », qui ont fait fortune dans l’entrepreneuriat : Xavier Niels (Free), Marc Simoncini (Meetic), Jacques-Antoine Granjon (venteprivee.com). Car transmettre sa fortune à ses enfants, qui risquent de la dilapider, ne correspond pas à la mentalité du self-made man, pour qui l’héritage n’est qu’un frein à l’innovation et à la création de nouvelles richesses. Ainsi, ils sont pour une redistribution des cartes entres les générations.
Et malheureusement, il n’y a pas encore de d’africains, de chinois ou d’indiens dans ces projets. Même si des initiatives comme celle de Mo-Ibrahim sont remarquables. Espérons qu’avec le boom économique que connaissent leurs pays, ces nouveaux riches suivront la tendance de leurs pairs des pays riches.
Objectivement parlant, pourras tu effectivement faire de même « si » tu devenais milliardaire ? Et même si c’était le cas, n’oublions pas qu’en vrai, tu ne pourras réellement jamais « redistribuer » les cartes puisque pendant que tu vis tu mettras beaucoup de moyens dans l’éducation de tes enfants et plus tard dans ce qu’ils vont entreprendre de faire et comme dit dans ton article « Tout ce que les riches enseignent à leurs enfants à propos de l’argent…et que les pauvres ignorent. » c’est que justement ces enseignements ainsi que les « moyens qui les accompagnent » font que des cartes effectivement redistribuées relèvent plus de la démagogie qu’autre chose (à mon avis)
@ Liebe,
Oui, je ferais de même. c’est à dire redistribuer une partie de ma fortune.
Redistribuer les cartes ne signifie pas tout donner aux pauvres. Il ne faut pas être naif! Redistribuer les cartes signifie simplement ne pas contribuer à reproduire une espèce de caste de milliardaires-héritiers stupides et insouciants. Celà signifie avoir conscience que son argent et sa position peuvent servir au bien de l’humanité. Conrtribuer à résoudre les problèmes de nutrition et de santé publique dans le monde comme Bill Gates le fait, soutenir l’entrepreunariat comme Pierre Omydar ou Xavier Niels, promouvoir la bonne gouvernance comme Mo Ibrahim, promouvoir la démocratie comme Georges Soros, etc…
Tu vois le fils d’un seul de ces personnes devenir PDG de l’entreprise de leur papa comme les fils Rochschild, Bouygues, Bongo, Fotso, Kabila…?