Django Unchained et le Racisme Anti-blancs

django

Nombreuses occurrences du terme “Nigger”, meurtres de Blancs par un esclave noir et trop-plein de violence : le nouveau film de Quentin Tarantino avait tous les ingrédients pour déclencher la polémique aussi bien chez les noirs que les blancs. Aux Etats-Unis, plusieurs membres du showbiz et de la communauté noire se sont érigés contre ce qu’ils considèrent comme un film au mieux irrespectueux, au pire raciste. Du coté des afro-américains, Spike Lee semble être le seul à s’être ouvertement offusqué du fait que l’esclavage soit sujet à un film Western Spaghetti. Car les afro-américains ont globalement aimé le film, comme le montre ce sondage réalisé par le Hollywood Reporter.

Pour les conservateurs américainspar contre,  le film met trop en lumière le racisme blanc. Car Django Unchained raconte l’histoire d’un esclave (Jamie Foxx) qui se venge d’un esclavagiste (Leonardo di Caprio) car celui-ci garde sa femme prisonnière (Kerry Washington), le tout à la sauce Tarantino, c’est à dire baigné dans l’ultra violence.

Jeffrey T. Kuhner , conservateur blanc, écrit par exemple dans son article dans The Washington Post 

“l’intolérance envers les Blancs fait partie de notre culture postmoderne. Prenez Django Unchained. Ce film se résume à un thème central : l’homme blanc est le diable – un fléau moral qui doit être éradiqué comme un virus mortel.”

Django Unchained

Django Unchained

Ce qui dérange les Américains (du moins les Blancs) au fond, ce n’est pas vraiment le fait que Tarantino soit violent. Ce qui dérange c’est que cette violence est dirigée contre les Blancs. Car d’habitude, les films traitant de l’esclavage ou de l’oppression d’une minorité sont centrés sur un blanc “Le White Savior” (Sauveur Blanc) qui sauve les Noirs (ou non-blancs), passifs. C’est le cas dans Amistad, District9, Gran Torino, The Help (La couleur des Sentiments), Avatar, et plein d’autres films du même acabit. Donc les blancs peuvent d’identifier a un personnage positif, une sorte de « Messie » et sont toujours au centre de la narration. Ça les rassure en quelque sorte et leur fait se sentir moins coupables.

Sauf que dans le Tarantino, et comme dans l’Histoire de l’Humanité qu’Hollywood aime ré-écrire les Blancs ne sont pas des sauveurs, loin de là. Les esclaves noirs se défendaient tout seul dans la majorité des cas. Ils sont actifs. Ce que Tarantino donne à voir dans le film à travers le personnage de Django. D’ailleurs il ne s’agit même pas d’une critique caricaturale de l’homme blanc mais des sudistes américains de l’époque. Car le seul blanc sympathique, le Dr Schlultz, n’est même pas américain mais allemand. Sans aller jusqu’à prétendre que Tarantino est un cinéaste engagé, force est de constater qu’il aime bien filmer des minorités ou des personnes faibles qui prennent violemment leur revanche sur leurs oppresseurs. La plupart des films de vengeance de Tarantino tendent à suivre une trajectoire prédéfinie.  Un méchant fait quelque chose de vraiment horrible. Une gentil (ou moins méchant) apparaît et décide de le lui faire payer. C’est le cas des Noirs qui se vengent des esclagavistes blancs dans Django Unchained, des femmes (enceintes) dans Kill Bill, des juifs contre les nazi allemands dans Inglorious Basterds, etc. Tarantino est simplement un spécialiste acclamé de la série B : tous ses films sont des « hommages »  à des films de seconde zone, et pas des leçons de morale. La blaxploitation, la jewsploitation, le western spaghetti., le rape and revenge, la bruceploitation… ça a toujours été sa spécialité.

Les Américains, comme les Français sont dans une sorte de panique culturelle de reverse-racism, racisme anti-blanc, la perte du mâle Blanc devant les féministes et anti-racistes démoniaques. Il faut aussi dire que la question de la « culpabilité blanche » ( les blancs assumant tout ou partie des souffrances du monde comme étant de leur faute) est elle aussi très présente aux USA, avec des groupes craignant que les blancs ne soient persécutés (ou en tous cas discriminés contre) pour les crimes de leurs ancêtres. C’est là le vrai problème des détracteurs de Tarentino.

14 Commentaires Django Unchained et le Racisme Anti-blancs

  1. Alexis Pplume

    Je ne suis pas encore allée voir le film, mais cet article me donne envie de juger par moi-même. L’analyse a l’air assez fine et poussée, vous allez me faire retourner dans les salles obscures !

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  2. sylvain

    Django Unchained est le film anti-raciste noir, raciste blanc par excellence. Tous les blancs qui y figurent sont présentés comme des meurtriers sadiques et/ou pour certains complètement abrutis, et il n’y en a qu’un seul qui est bon, un peu l’exception qui confirme la règle. En revanche, du côté des noirs il n’y en a qu’un seul qui passe pour une ordure, et comme on aurait pu s’en douter, il est au service des blancs.
    Ce film est très consensuel et doit bien plaire aux assos bien pensantes comme SOS racisme.
    Dès qu’on ose évoquer l’idée qu’il puisse y avoir un racisme anti blanc, on est taxé de facho, une bonne façon de décrédibiliser l’interlocuteur contradicteur par une attaque ad hominem gratuite.

    Que les défenseurs des minorités ne s’y trompent pas : l’emploi fréquent du terme nègre est précisément là pour inspirer du dégoût aux noirs pour qu’ils s’offusquent qu’on ait pu traiter des noirs au XIX eme siècle de cette façon, et pour continuer à ce que les blancs s’autoflagellent.

    Un film vraiment de très mauvais goût, malsain à une époque où le racisme anti blanc prend de plus en plus de force avec la soumission librement consentie des ses nouvelles cibles.

    Pas étonnant que Spike Lee, auteur d’un film raciste anti blanc notoire avec Malcolm X s’engouffre dans la brèche en inversant la cible de ce film qui est ici les blancs et non les noirs.

    Et en voyant la présentation tout aussi raciste de celui qui tient ce blog, je ne suis pas surpris de ce mauvais article.

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    1. Neo

      Si certains sont dans l’auto-flagellation, c’est leur problème! Ce n’est pas ça qui rendra leurs terres aux indiens d’Amérique où à l’Afrique ses ressources (humaines et matérielles).

      Se plaindre du racisme me traiter de raciste par une attaque ad hominem gratuite…. y a pas comme un un contradiction là?

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      1. Phil

        Superbe article, bravo à l’auteur. On voit là quelqu’un qui a un minimum de discernement et qui connais l’oeuvre de Tarantino.

        J’ai vu ce film deux fois (je suis un fan inconditionnel de Tarantino, même si certains de ses films m’ont déçus pour des raisons X ou Y).

        Je pense qu’en 2013, il faudrait penser à ouvrir son esprit, le cinéma n’est que du cinéma et comme il est très bien souligné dans l’article, Tarantino est un spécialiste de la série B et non un donneur de leçon (je raccourcis). Les considérations de notre cher Sylvain sont, et j’en suis désolé, a mille lieux du message véhiculé par Tarantino sur ce film (mais aussi tout au long de sa carrière). Vous devriez bien vous entendre avec Spike Lee a mon avis..

        De plus:

        – Le film se passe deux ans avant la guerre de sécession, imaginez vous en plein Texas à cette époque, vous êtes quand même d’accord pour affirmer que c’est difficile de tomber sur un deuxième Dr.Schultz! On parle ici d’une époque marquer par la ségrégation et l’exploitation de personnes noires. Vous n’alliez pas tomber sur des poneys magiques ou encore des « White Saviors »
        – Django n’est pas au service des blancs, il n’est pas même au service d’un Blanc, qui est lui même contre l’esclavage (il ne pouvait y avoir qu’un Européen pour AIDER un esclave noir pour l’époque). D’ailleurs, lors du feu de camps, le Dr.Schultz propose bien de travailler AVEC Django et non pas que Django travaille POUR lui.

        Je ne vais pas continuer a énumérer les raisons pour lesquelles Tarantino transmets tout sauf un message de racisme (qu’il soi anti-blanc ou anti-noir ou anti-poneys magiques). Je pense simplement que quand on va voir un film (et surtout avec Tarantino), on laisse de côté nos a priori, on grince des dents un coup et là on peux se faire un avis.

        Je rajouterais simplement que je trouve que c’est un très bon film, au niveau justement du message qu’il diffuse mais je ne trouve pas que ce soit un excellent Tarantino.

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        1. Luxe calme et volupté

          Indépendamment du message supposé ou réel du film de Tarentino, que je n’ai pas vu, il faut se poser la question suivante : à quoi mène cette fascination pour la violence la plus sordide qui caractérise nombre de films contemporains américains et français ? Dans la majorité des cas, la dimension artistique de ce genre de cinéma est plus que discutable : il s’agit avant tout de flatter les plus bas instincts de l’être humain. Cette banalisation de la violence, souvent gratuite (comme dans le vieux Orange mécanique), doit nous interroger sur les motivations inconscientes des réalisateurs et du public. Je précise que le cinéma français, avec des films immondes comme La Cérémonie de Chabrol ou Les Rivières pourpres de Kassovitz, n’est pas en reste.

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      2. Luxe calme et volupté

        C’est l’expression « culpabilité blanche » qui peut prêter à confusion. Historiquement parlant, les occidentaux n’ont pas été les premiers à pratiquer l’esclavage (Mahomet le pratiquait déjà presque 10 siècles avant les Européens ! ) et ils ont été les premiers à l’abolir.
        Quant à l’expression « reverse racism », c’est un synonyme de racisme tout court. Que le racisme soit dirigé contre des Noirs, contre des Blancs ou des Asiatiques, c’est toujours du racisme, et les effets sont les mêmes.

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  3. mallcom

    Les blancs qui se plaignent du racisme anti blanc , dont ils n’ont jamais souffert , sont eux m^me d’énormes racistes , qui se préparent psychologiqument a utiliser les armes de destructions qu’ils ont accumuler , pour exterminer soit les noirs soit les arabes etc… suivant leurs hystérie du moment!
    Il est étonnant de voir cette hystérie blanche tandis qu’il y en a pas eu de la part des allemands par rapport à « inglorious basterds »..comme a beaucoup d’autre films ou l’allemand joue le mauvais!

    Tarantino n’est que le révélateur du fait que les blancs n’ont simplement pas changés a part dans les apparences !
    La critique des critiques blanches contre ce film , est juste , mais pas assez sévère quand on pense aux images négatifs que l’imagerie blanche renvoie sans complexe aux noirs tout au long de l’année

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    1. sylvain

      Malheureusement Malcolm, tu es trop pris dans ta passion pour avoir une analyse sereine du sujet du racisme anti blancs. En présupposant qu’il ne s’agit que d’un mensonge inventé par des fachos racistes, tu te situes toi aussi dans un déni qui contribue à l’escalade des frustrations et des incompréhensions entre communautés.

      Le racisme anti blanc est une réalité que de nombreux français (pour ne citer qu’eux) pâtissent, qu’ils en soient témoins ou victimes. Je vais vous citer plusieurs exemples que j’ai vécus : un jour alors que je prenais une commande dans une sandwicherie tenue par un jeune maghrébin, d’autres jeunes maghrébins étaient là, et à un moment donné un d’entre eux dans leur discussion en est venu à crier La France aux arabes, et à dire que maintenant les enfants parlaient arabe dans les écoles, et ce alors que j’étais le seul blanc présent.

      Une autre fois, alors que j’étais chez mes parents, deux jeunes maghrébins qui avaient un comportement houleux avec le gardien d’une salle des fêtes, ont crié dans la rue : « Eh les blancs, le pouvoir aux noirs et aux arabes ! ».

      L’autre jour, alors que j’étais dans un transport en commun, une femme noire parlait ostensiblement fort avec son téléphone portable en tenant des propos ouvertement racistes contre les blancs en affirmant que les noirs étaient supérieurs.

      Et je pourrai en citer beaucoup d’autres.

      Dans votre pulsion d’hostilité (pour ne pas dire haine…), vous méconnaissez que le mode de pensée dominant véhiculé par les médias dans leur perspective mondialiste et pro multiculturelle, est de ridiculiser ceux qui seraient attachés à l’identité française et souligneraient les effets néfastes de l’immigration de masse. Dès que qqn tient un propos critique contre l’immigration, il est taxé de facho, ce qui est une façon de décrédibiliser et de ridiculiser ceux qui tiennent ce genre de discours. Attention, cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas des xénophobes qui tiennent ce discours, mais il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain. L’immigration de masse conduit à une perte des identités, à des conflits interethniques de basse intensité qui peuvent exploser à tout moment.

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  4. St-Ralph

    A Sylvain

    Il faudra t’intéresser un peu plus à l’histoire de l’esclavage si toutefois tu veux juger de la place accordée à ce sujet dans l’actualité, l’enseignement ou le cinéma. Combien de films as-tu vus qui font la part belle aux Blancs et combien de films as-tu vus qui font la part belle aux Noirs. Sache que tout est question du message que chacun veut faire passer. Si je veux te convaincre d’aller passer tes vacances à la mer, il est évident que je ne vais pas présenter plus d’éléments natifis que positifs concernant la mer. Elémentaire mon cher Watson… euh.. mon cher Alain.

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    1. sylvain

      Salut St Ralph,

      Fondamentalement, je suis d’accord avec toi. Lorsqu’il s’agit de déterrer les horreurs qui ont été commises au cours de l’histoire, il faut être sans concessions, notamment sur l’esclavage. C’est d’ailleurs pour cela qu’il faut condamner toutes les formes d’esclavage qui ont eu lieu et toutes formes de racismes.

      C’est ainsi qu’il faudrait aussi souligner le rôle des arabes, des juifs, mais aussi des noirs dans la traite négrière.

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    2. Yeux de lynx

      La traite des noirs a beaucoup plus été pratiquée par les Arabo-musulmans que par les Blancs : 17.000.000 de Noirs mis en esclavage par les Arabo-musulmans contre 11.000.000 par les Blancs. Et d’ailleurs elle est toujours pratiquée en Libye. La traite des Blancs a été pratiquée pendant un millier d’années. Au Zimbabwe des milliers de fermiers blancs ont été victimes d’exactions et crimes racistes. En Afrique du sud c’est la même chose qui se produit aujourd’hui : plus de 1600 assassinats de Blancs (cibles en tant que tels) ces dix dernières années. Alors maintenant dites-moi combien de films hollywoodiens ont été tournés sur la traite des Noirs pratiquée par les Arabo-musulmans ou sur la traite des Blancs ? Combien de films sur le racisme d’État du Zimbabwe ? Combien de films sur les persécutions des musulmans en Chine ou sur les massacres de Yézidis et de Chrétiens au Moyen-Orient ? Le milieu hollywoodien est réellement raciste : l’indignation à géométrie variable constitue déjà en soi une preuve de racisme.

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  5. Luxe calme et volupté

    Rien contre le film de Tarentino mais indépendamment de ce film il faut rappeler que le racisme anti-blancs est aujourd’hui l’un de ceux (avec l’antisémitisme) qui se traduisent par le plus de crimes. En 2004, la communauté européenne du Mali a été victime de nombreux crimes racistes (viols, meurtres), et des crimes racistes commis contre des Blancs ont également été commis au Zimbwabwe, en France, en Allemagne, aux USA Etc…

    Nier cette réalité est une forme de négationnisme. C’est comme dire que l’antisémitisme n’existe pas !

    En ce qui concerne le film de Tarentino, je ne l’ai pas vu mais d’une manière générale je n’aime pas cette complaisance du cinéma américain et européen contemporains envers la violence et la haine. C’est une manière de flatter les plus vils instincts de l’être humain…dans quel but ? Pour le fric et les paillettes. .

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  6. Luxe calme et volupté

    J’ai cité les exemples de la Côte d’Ivoire, du Zimbwawe, de la France, de l’Allemagne et des USA, mais il faut ajouter la Grande-Bretagne, avec cette affaire de gang pédophile de Rochdale qui ne ‘s’attaquait qu’à des jeunes filles blanches non-musulmanes. Comme les 500 viols et agressions sexuelles à Cologne, en Allemagne. Et la liste n’est pas exhaustive.

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