Fuite des cerveaux : les pays développés passent à l'offensive

American passport

Depuis de début de la crise, jamais les destructions d’emploi et le chômage n’ont jamais été si élevés dans les pays développés. La sauvegarde des emplois est devenue la priorité des gouvernements, à tel point que le problème c’est infiltré jusque dans les débats sur l’immigration. Tandis que l’idée dominante par le passé était de former les étudiants étrangers qui devaient rentrer occuper des postes dans leurs pays respectifs, les pays riches sont passés aujourd’hui à une guerre et une concurrence intense dans le but d’attirer et retenir les meilleurs immigrés, susceptibles de créer des emplois, et de soutenir la croissance. On est bien loin de l’époque où un jeune diplômé rentrait fièrement se mettre au service de son pays après son diplôme obtenue dans une prestigieuse université occidentale. Aujourd’hui, on assiste petit à petit à une révision des politiques d’immigration dans l’ensemble des pays développés. L’esprit d’entreprise apparaissant comme le principal moteur d’innovation sociales, il est donc légitime d’attirer au maximum les entrepreneurs étrangers, capables d’innover et de créer de la richesse.

C’est ainsi qu’en France, après la carte de séjour « compétence et talents » , une nouvelle carte de séjour « Gold » a été créée avec pour objectif avoué d’attirer ou retenir les entrepreneurs étrangers susceptibles de créer des emplois.

En Italie, l’idée du permis de séjour à point fait son chemin, tout comme en Angleterre ou aux USA, qui eux envisagent s’assouplir leurs formalités d’immigration pour les travailleurs qualifiés.

Ainsi, la proposition du député américain Jared Polis, si elle était adoptée, pourrait permettre aux États Unis de s’appuyer sur ce qui l’a construit pour relancer son économie en crise : l’immigration.

Le député envisage en effet d’accorder un  nouveau “visa Startup” de travail à tout entrepreneur ayant levé au moins 175.000€ auprès d’un fond de capital risque américain, ou 70.000€ auprès de business angels. La startup doit également prévoir de créer cinq emplois tous les deux ans, ou de lever 700.000€ tous les deux ans, ou bien encore de faire un chiffre d’affaire de 700.000€.

De leur coté, les investisseurs, qui jusqu’ici se voyaient accorder jusqu’à 10.000 visas par an pour peu qu’ils investissent plus de 700.000€ avec l’intention de créer 10 emplois ou plus verraient ces conditions s’assouplir, en particulier pour ceux venant de pays pauvres.

L’idée de départ émane de Paul Graham, de « Y Combinator« , qui a écrit ce qu’il avait appelé le “visa pour créateur” en avril dernier.

L’obtention d’un visa de travail aux Etats Unis peut être, comme dans beaucoup de pays, particulièrement difficile, et cette initiative est clairement destinée a faciliter la vie des candidats à l’émigration issus de l’économie  étrangère.

“Je pense que l’effet sur l’économie sera tel qu’il fera du législateur qui proposera cette idée un homme célèbre” commentait Graham. “la seule façon de savoir si cela marche, c’est d’essayer, d’autant que cela ne couterait quasiment rien”.

De son coté, et suite aux déclaration de Paul Graham au début de l’année dernière, Brad Feld, cofondateur du Foundery Group, a mis en place une initiative similaire au sein de son programme TechStar, un incubateur de startup dans le Colorado, dont plusieurs startups ont des fondateurs étrangers.

“Cet été, nous avons eu les pire difficultés pour leur obtenir des visas, toutes les solutions s’avéraient chères, risquées et éreintantes”

Field a du coup mis en place StartupVisa.com, avec l’aide de plusieurs autres entrepreneurs, consultants et investisseurs. L’objectif clairement affiché étant d’améliorer considérablement la portée de l’offre dans un avenir proche.

La volonté d’attirer aux États Unis les talents du monde entier est réelle, et une arrivée massive des startups en provenance de l’étranger n’est pas à exclure, d’autant que, certaines l’on prouvé, il est parfaitement possible de garder un pied au pays tout en allant chercher la croissance aux USA.

Si toutes ces lois favorisant l’immigration venait à passer, on peut craindre, vu le climat anti entrepreneur, et hautement risqué qui domine en Afrique, une véritable hémorragie, encore pire que celle connue jusqu’ici.

Alors, je me pose la question: quel véritable intérêt aurais-je à retourner en Afrique ?

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