Le jour où l'on apprendra à connaitre et à respecter les africains…

Affiche de campagne d'un parti politique suisse

Nous vivons dans une époque qui se prétend une ère de la « communication ». je ne cesse moi même de répéter sur tous les tons que nous vivons un monde qui dispose de moyens de communication extraordinaires, dont ne disposaient pas les générations précédentes. L’argument tend à nous persuader que, grâce à des moyens techniques modernes, les hommes ont changé de condition et qu’ils sont enfin en relation les uns avec les autres.

Mais l’éloge de la communication recoupe beaucoup d’ambiguïtés. Il y a d’abord la confusion qui est faite avec l’information. L’information va à sens unique d’un sujet vers un autre sujet. A proprement parler, la radio et la télévision ne sont pas des instruments de communication, mais des outils d’information. On ne peut pas discuter avec la télévision ! C’est plutôt le contraire, on la subit assez passivement. La communication suppose une information réciproque. Cela veut dire que deux sujets échangent, partagent du sens. D’autre part, si on éprouve un tel besoin irrépressible de communiquer, c’est peut-être justement sur le fond d’une réalité de fait qui est la tragédie de l’incommunicabilité ! l’absence de relation.

Mais avons-nous conscience de ce que suppose une véritable relation ? Ce qui est en question est-ce seulement les « moyens » de la communication ou bien est-ce davantage ?Qu’est ce qu’une relation authentique avec autrui ?

les sociologues comme E. Friedberg ou des écrivains comme Moravia ont parfaitement démontré un point essentiel dans nos relations humaines : toute relation est une relation de pouvoir.

Eh devine quoi ? Les noirs d’Afrique ont même pas une miette de pouvoir. Mais j’ne t’apprends rien en te disant cela n’est ce pas?
Nous avons beau taper dans un ballon, faire les beaux derrière un micro ou faire des galipettes sur la tête que même la gymnaste chinoise qui grandis plus depuis l’âge de 10 ans à force de s’entrainer, serait morte de jalousie, avoir un neveu à l’ONU ou un cousin à la Maison Blanche…

Nous avons beau nous échiner, ça sert à rien. Car c’est pas là que ça se passe et en plus nous n’avons même pas compris qu’il ne fallait pas chercher la reconnaissance. Comme un toutou avec son maitre. Regardes comme jsuis beau ! Wouaf ! Wouaf !

Non, c’est le respect qu’il faut avoir, que dis-je? qu’il faut prendre, arracher avec les dents s’il le faut. Car LE RESPECT EST TOUT CE QUI COMPTE!

Comment ?

En commençant par refuser de faire systématiquement de ce qu’on attends de nous. Jean Ping, ancien ministre Gabonais, actuellement Président de la Commission de l’Union Africaine illustre ces propos en ces termes :  » On nous a imposé un modèle que nous avons accepté mais que l’ Asie a refusé. Les résultats sont là: l’Asie a connu un développement époustouflant tandis que l’ Afrique s’effondrait.  »

Tout le monde a le droit de se rassembler en communautés, gays, juifs, chasseurs, féministes, chinois etc.. Et pas moi ? alors je revendique ! je suis communautaire et j’emmerde celui me dit de pas l’être au nom des principes républicains (ou universalistes) à deux balles. On veut me faire croire qu’il n’y a pas de couleur, de race, de culture, et que les hommes sont tous pareils?

Par contre on me reproche de ne pas être docile et travailleur comme les chinois, alors que c’est les plus communautaires. (Va comprendre!)

Beaucoup d’africains cherchent encore à plaire. Mais à qui ?à quoi ? pourquoi ?
On se teint en blond, on se défrise, se blanchit la peau et plus vicieux et subtil c’est selon: On se plaint à celui même qui nous cause du tort. Et en plus on lui demande de nous aimer, comme si cela n’était pas suffisant.
Je te rejette => mais pourquoi tu ne veux pas de moi? sniff, jsuis gentil moi!
Je t’aime pas=> mais pourquoi tu m’aimes pas, aimes moi quoi ? regardes tu me fais la misère mais jsuis gentil.

C’est pourtant simple : tu m’aimes pas je ne t’aime pas. Tu me frappe je te frappe. Tu es toi, je suis moi. je ne suis pas toi, tu n’est pas moi. Point barre!

Ensuite, j’apprends l’histoire de mon Peuple, sa culture, sa civilisation. Quelle situation ridicule d’avoir une tête de négro et de ne pas connaitre l’histoire de cette race.

On exploite la misère de l’Afrique et on voudrait que je fasse comme nos dirigeants pantins, étudier à science Po ou HEC, puis intégrer les cercles franc-maçons pour être le bon petit noir. Manger du caviar, m’habiller en costard, et voyager en jet privé… Tout ça pour de l’argent usurpé à un peuple qui n’a jamais même jamais décidé librement de me choisir comme son représentant. Non merci!

Pensez vous que seuls vos discours, vos écrits, vos poèmes, vos pamphlets, vos discussions, permettront de rétablir la place qui nous revient dans le monde ? Nous ne sommes ni lus, ni écoutés, ni compris par l’intelligentsia occidentale, si ce n’est que pour nous discréditer, nous ignorez ou nous méprisez encore un peu plus.

Me vient cette question : « si après de nombreuses années de procédures stériles, vous constatez l’ enlisement de votre stratégie », qu’elle sera alors votre prochaine méthode ? Jusqu’où êtes vous prêt allez pour défendre votre dignité ?

En ce qui me concerne, la réponse est claire : le seul langage que connaît le tyran, c’est celui de la force.

Si nous ne considérons pas qu’une guerre est en train de nous être menée, nous serons sûr de perdre la bataille finale.

Aucune avancée sociale, aucune indépendance ne s’est faites sans révolution, qu’elle soit pacifique ou violente (c’est selon la réponse des forces répressive). Que cela soit pour les conditions de travail du siècle dernier, que cela soit pour fonder la sacro-sainte République Française, pour l’abolition de l’esclavage, pour l’indépendance de l’Afrique, pour le droit à l’avortement et même dernièrement contre le CPE…

Ce n’est pas parce que nous ne portons pas de chaîne au pied que nous sommes libres : Nous ne sommes pas libres d’ être éduqué dans nos traditions, notre culture, pas libres de connaître notre histoire et celle du monde au travers de notre vision, pas libres de choisir le niveau d’ éducation pour nos enfants, pas libres de vivre où nous le voulons, pas libres de choisir nos logements, pas libres de nous réunir, pas libres de nous exprimer autrement qu’à travers le prisme Francocentriste (la liste d’exemple est trop longue), pas libres de nous déplacer sans montrer patte blanche , pas libres d’élever nos enfants, pas libres d’accéder aux professions et responsabilités choisies, … Avec autant d’ interdiction, qu’on ne nous parle plus de discriminations mais plutôt d’oppression et de répression.

Avons nous déjà oublié le sacrifice de nos aïeux, de nos héros que sont les Dessalines, Sankara, et des milliers d’autres car en cette époque difficile, nous pouvons constater que nos héros sont devenus plutôt anglophones.

En conséquence, prenons les comme exemple, eux qui ont réussi à mobiliser des centaines de milliers de frères et sœurs au même moment pour défendre leurs droits les plus fondamentaux. Même s’il y règne encore beaucoup d’inégalité, ils ont obtenu des résultats O combien visible pour qui voyage aux Etats Unis. A quand notre Marcus Garvey, à quand notre Martin Luther King, à quand notre Malcom X, à quand notre Bob Marley, à quand nos blacks panthers, à quant notre Mohammed Ali, à quant notre Mandela … peut importe la méthode, chacun à sa façon d’ apporter sa pierre à l’édifice. Par conséquent, prenons les comme modèle également dans l’action.

Par conséquent, constatant aussi nos nombreuses dissensions entre telles ou telles associations, organisations ou personnalités, je vous demanderais de réfléchir à notre intérêt général car ce qui nous différencient d’un point de vue identitaire, social, culturel ou d’opinion, est tellement minime par rapport aux outrages et aux spoliations dont nous sommes victimes depuis 500 ans. Cessons de focaliser sur nos différences (« United, we stand, divided, we fall »).

Contrairement à ce qu’ils essaient de nous faire croire, le communautarisme n’est pas une tare, un gros mot, un danger pour la république. C’est faux, pour deux raisons, ce n’est que manipulation afin que l’on ne puisse pas s’organiser, pour qu’il ne puisse pas y avoir une force revendicatrice (diviser pour régner, telle a toujours été leur devise). Deuxièmement, ils le revendiquent pour eux et l’encourage pour d’autres (de par la présence du gouvernement au CRIF, de part leurs partis politiques majoritaire, leurs clubs et cercles maçonniques, qui ne sont que du communautarisme de pensée et même ethnique, de fait, au vu des membres qui la composent) Ne soyons pas dupes et prenons nos intérêts et notre destinée en main.

Le temps est venu de prendre le pouvoir et de ne plus se contenter des miettes qu’ils ont pris pour habitude de nous accorder.

C’est pourquoi, je joindrais mes modestes forces au profit de toutes les associations ou mouvements combattants et défendant la cause du tiers-monde.

Comme le disait Aimé Césaire, « Je n’ai l’ambition d’aucune solution. Je ne sais où nous allons, mais je sais qu’il faut foncer. »  Je jure ! même si je n’avais pas la foi, par dignité et de peur d’être assimilé à celui qui s’assimile PAR OSTENTATION, je ne toucherai ni à l’un ni à l’autre.

Et honnêtement, je remercie Sarko car avant son célèbre slogan, je ne pensai pas partir d’ici. Cela fait partie de mes projets à moyen terme depuis.

La dignité est trop précieuse, plus précieuse que la vie.

5 Commentaires Le jour où l'on apprendra à connaitre et à respecter les africains…

  1. Paul RUNIGA

    Paix du CHRIST!!!

    Je suis tombe sur votre adresse en lisant un article de « Jeune Afrique ».
    Je suis de coeur avec vous et m’empresse de vous feliciter pour votre reflexion… United we stand, divided we fall; je pense que de plus en plus d’ Africains comprend la necessite d’apprendre notre histoire. Un peuple sans identite ipso repaire est un peuple qui court droit vers sa perte. Je suis plus que convaincu que notre Afrique demain relevera sa tete et retrouvera sa place sur l’arene internationale. It’s up to You and me, Brother. Take care & go ahead.
    Salve…

    Ps.
    Je vous ecris a partir de la Pologne ou je lutte sur mon blog contre ces prejuges contre mon Afrique. http://www.african4.pinger.pl

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  2. Shingai

    Merci encore pour ce fameux article !

    Les Noirs de maintenant se reposent sur les acquis de leur pères, ils pensent que la lutte est fini puisque l’égalité théorique est acquise et qu’Obama siège au bureau oval. Pourtant, c’est faux, la lutte ne fait que commencer, on a un continent à retaper, une dignité à asseoir et on se reposerait sur les Black Panthers ?
    Merci encore de nous ouvrir les yeux. Moi, aussi je pense que l’arme de lutte doit être la communication, il faut des TV, des journalistes, des journaux militants, afin que nos voix soient plus entendus ! C’est vrai qu’il y a Amina mais, bon on peut toujours faire mieux. Les étudiants noirs doivent se réunir pour discuter des problèmes de l’Afrique et trouver des solutions. On ne peut plus se limiter aux paroles, il faudrait qu’on agisse, La Chine avance, elle arrive et peux nous submerger tous !

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  3. Caméléon

    Je ne pensais plus retrouver sur cette terre de dignes fils d’Afrique qui revendiquent leur africanité et qui se battent à leur manière pour que l’Homme noir soit respectés.Il est temps pour les africains de se libérer, de s’affranchir de cette chaine intellectuelle qui inhibe tout désir d’affirmation de soi et qui transforme l’Africain en une marionnette. Margaret Tatcher disait que la meilleure conquête est celle psychologique. A travers cette affirmation, on peut voir toute la stratégie des occidentaux. Ils essaient de matraquer psychologiquement l’Africain afin de l’amener à voir lui même qu’il n’est rien. Déjà on nous dit partout que nous sommes pauvres, alors que l’Afrique est assez riche mais qu’elle est pillée par ces néo nazis aidés en cela par ces « négrillons » placés à la tête des États contre la volonté des peuples; que nous sommes Noirs alors que nous avons la peau brune, que nous sommes des hommes de couleur alors qu’ils le sont aussi (à moins que je me trompe, blanc est aussi une couleur).
    L’ancien Président Français François MITTERRAND disait:« La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
    Je paraphraserai pour dire:« Les Africains ne le savent pas, mais nous sommes en guerre avec l’Occident. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, politique, culturelle, psychologique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les blancs, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »

    Merci à toi Néo, tu es un éveilleur de conscience.

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