Etre une femme jeune et noire dans le milieu professionnel

Ton objectif atteint (étudier à  réputée université machin truc, entrer chez Machin Truc & Co, ou mieux, être à la tête de TON Machin Truc & Co), jamais tu ne devrai perdre de vue ce pour quoi tu es là :

Exceller, et être la reine de la basse cour.

Car des poules, je n’aime pas cette expression, mais c’est en gros la manière dont vous êtes perçues en bas de l’échelle, il y en a à foison.

On nous a longtemps abreuvé de la soi-disant meilleure intégration des femmes dans le monde du travail. En particulier de la plus grande facilité des filles arabes /noires à accéder aux études supérieures, à accéder à des postes clés dans des entreprises, etc…

C’est qu’elles véhiculent une meilleure image tu comprends. Elles font moins peur, se fondent mieux dans la masse et, même si elles sont parfois typées, du moment qu’elles sont jolies, elles peuvent coller aux fantasmes de ceux qui les voient bien … hôtesses d’accueil …

Pure hypocrisie.

Il y a là un problème de fonds, très présent dans le monde des affaires ; la misogynie culturelle.

Lors d’une réunion à laquelle j’assistais, animée par une banquière réputée, affublée d’un pseudo analyste financier, ce dernier s’est permis une blague au goût salace. Alors qu’une intervenante qualifiait son équipe féminine de « bonne », celui-ci a rétorqué « je vous laisse le choix du qualificatif car nous n’avons pas testé, ah, ah, ah …». Autant dire qu’il a pris soin de chercher du regard le seul ricanement approbateur d’un des rares mâles présents.

Sache que tu entendras ce genre de propos dans tous les milieux, qu’ils soient glissés de manière plus subtile dans des milieux dits « distingués » plutôt que chez les manutentionnaires ne change rien.

Donc si je récapitule, en tant que femme, tu devras apprendre à lutter contre :

* une certaine discrimination

* une misogynie ambiante

* une concurrence féroce,

et déjouer les pièges de ce véritable parcours d’obstacles, sans te perdre en route ni y laisser tes plumes.

Tout cela dans un seul but : monter au sommet, comme une poignée d’individus cherchent à atteindre le pic de l’Everest. Mais nombreux sont les alpinistes qui n’y parviennent pas …

La clé ? une excellente préparation mentale et une persévérance à toute épreuve.

Mais tu vas me dire, comment éliminer les parasites qui se dressent sur ton parcours, te distinguer de tes collègues poules de base pour devenir une poule de luxe (businessement parlant j’entends), tout en sachant que l’on part avec quelques préjugés à la vie dure et avec lesquels il faut composer ?

Et tu as raison, il ne suffit pas de dresser un état des lieux.

“Que celui-là seul parle véritablement à nous,

Lequel nous enseigne ;

Et que quant à celui qui nous parle sans nous enseigner,

C’est tout de même que s’il ne nous parlait point”

Saint Augustin

Je t’indiquerai donc comment mettre toutes les chances de ton côté.

To be continued …

Independent women… remember? Juste pour le plaisir…

5 Commentaires Etre une femme jeune et noire dans le milieu professionnel

  1. SHEERKHAAN

    Bel article. Tu as simplement oublie en plus le patron tordu qui espere se faire sa « petite black » comme dans tous les phantasmes… et la tu as deux options: s’allonger ou degager, comme tu es persuadee que tes competences vont te permettre de t’en sortir tu degages, et la tu decouvres que c’est partout pareil: en occident , a moins que le gars soit gay, tot ou tard ton futur patron ou ton futur partenaire essaie toujours de te coller l’etiquette de la venus Hottentote afin que tu entres dans ses phantasmes. Pas plus tard je suis allee a une reunion avec mon futur partenaire en affaire, son truc? Pavaner « sa negresse », une fois il m’a meme »recommande » quoi porter, en effet il faut bien mettre ce « cul » de venus en valeur…En accord avec tes convictions tu es outree et choquee mais tu realises aussi que le contrat convoitee t’es plus vite accorde quand tu occultes ton role de cerveau et que tu te contentes de jouer les potiches idiotes que tu n’es pas bref a la fin tu satures tellement que tu souhaites envoyer tout valdinguer… Vous l’aurez compris, c’est mon experience perso et franchement entre les remarques mysogynes, le mepris constant et ce phantasme que les mecs ont (pas que les toubab ») de la black qui est une « chaudasse », j’en arrive a me dire que j’aurai mieu fait de rester femme au foyer une fois mes etudes finies, mais bon la encore on a d’autres defis, popopopo, dure dure d’ « ETRE »…

    Répondre
  2. SNP

    On n’est pas encore rendu c’est sûr mais faut aussi arrêter de parler comme si rien n’avait changé, les choses évoluent, peut-être pas aussi vite qu’on aimerait mais ce serait absurde de cracher sur tout.

    Bref, je ne peux pas avancer en étant pessimiste, chacun sa recette perso.

    Répondre
  3. Neo

    @ SHEERKHAAN

    Sorry de réagir tardivement. Ton anecdote m’a bien fait marrer :). J’aurais cependant bien aimé entendre ta réaction ou ton attitude face à cette situation. car ce j’ai dit, après avoir dressé un état des lieux, il faut bien proposer des solutions!

    @ SNP,

    Je ne vois pas de pessimisme dans mes propos. Ou alors le simplement fait de parler de ce qui cloche c’est faire preuve de pessimisme? hum…

    Répondre
  4. A.

    Je ne vais pas parler de l’Europe, car j’ai vu comment est-ce que professionnellement, j’avais beau faire, j’étais destinée à ne pas gravir l’échelon.

    En Amérique du Nord, les politiques de discrimination positive nous mettent les pieds à l’étrier, mais c’est tout. Mais ensuite, tu dois travailler encore plus pour prouver que « tu as été préférée, À COMPÉTENCES ÉGALES » et que « tu n’as pas été JUSTE préférée », car tu es une femme et noire de surcroit. En effet, le plafond de verre est abaissé beaucoup plus bas que pour une autre femme par exemple. Alors, tu dois assurer pour lutter contre la discrimination envers les femmes (tes adversaires sont les méchants mâles+les femmes éternelles jalouses), et tu dois assurer pour lutter contre la discrimination raciale (tes adversaires sont les méchants mâles+les méchantes madames non-noires). Même sans politique officielle de discrimination positive, on se dit que l’on t’a embauchée pour ta couleur de peau, en un mot, par pitié. Mais je préfère ceci au modèle français car tu au moins, les deux pieds de l’autre côté du seuil. En France, où l’on te fait des blagues grasses sur tes préférences pour le fromage blanc ou la mousse au chocolat, et si tu oses t’insurger, on te traite de susceptible…

    Ah j’oubliais aussi: tu dois faire attention de ne pas être la « token black » de service, celle à qui on accorde des promotions, et que l’on fait parader pour montrer que l’entreprise fait dans la diversité

    Et surtout, ne te pointe pas au taf avec des nattes, des tresses (trop ethnique) et encore moins des dreads (trop droguée). Non, fous-moi de la permanente (comme on dit ici) et tiens-moi bien tout ça, en bride. Si tu as des perruques comme B. et O., c’est encore mieux.

    Pas facile d’être une femme jeune et noire dans le milieu professionnel, nulle part (parce qu’on connaît tous les histoires de droit de cuissage au pays)!!! Il y a encore du chemin à faire

    Répondre
  5. Jey

    Merci pour ce post qui m’éclaire un peu plus sur ce à quoi j’aspire. Loin de m’effrayer, c’est encore l’occasion de m’armer de courage et de détermination : Yes I can, Yes I will !

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *