Théorie économique du mariage et de la vie en couple

L’économie c’est cette science étudie la façon dont les gens, les entreprises ou les communautés produisent et répartissent leurs ressources. C’est le type même de casse-tête que les gens qui se mettent en couple tentent perpétuellement de résoudre : comment gérer conjointement leur temps, leur énergie, leur argent et leur libido, de façon à conserver le sourire et avoir un mariage heureux. En un sens, on peut dire comme l’économiste américain Gary Becker que le mariage obéit à un calcul coûts/avantages reposant sur une comparaison entre la satisfaction sentimentale et monétaire, d’une part, et le désagrément lié à certains aspects de la vie commune et au coût de sortie que représente le divorce, d’autre part. 

De nos jours, nombre d’unions consistent en deux adultes ambitieux, opiniâtrés et stressés, qui tentent de vivre sous le même toit, de prospérer ensemble, peut-être d’élever des enfants, et avec un peu de chance, de prendre plaisir à passer le reste de leur vie, la main dans la main. Pas facile. Surtout quand on réalise que le ratio cout/bénéfice n’est absolument pas en notre faveur. I’ve been there!

Les décisions en matière de mariage comme de divorce sont celles prises par des individus (pas toujours rationnels) qui visent uniquement à maximiser leur utilité. La plupart des échecs relationnels sont dus à une mauvaise évaluation, une méconnaissance ou une mauvaise comprehension de la notion d’utilité (et par ricochet de celle du besoin).

Le lien entre économie et couple heureux

En fait, j’ai toujours vu le mariage (ou, plus généralement, la vie en couple)  comme une entreprise. Une entreprise fondée sur la philosophie morale utilitariste visant à réaliser à la fois une consommation et une production conjointes. La production la plus évidente étant bien entendu, la mise au monde et l’éducation des enfants. 

La consommation du mariage procurant quant à elle 3 principaux avantages économiques :

  • La répartition des tâches et la division du travail, qui permettent de bénéficier d’économies d’échelle et d’exploiter des avantages comparatifs,
  • la jouissance à moindre cout des biens collectifs, tels que la maison, la voiture (ou plus évidemment les enfants, si l’on ose les considérer comme des biens collectifs)
  • et enfin la mutualisation des risques de la vie, comme le chômage ou la maladie.  

Les couples échouent pour les mêmes raisons que les entreprises échouent

L’échec provient bien souvent des dysfonctionnements internes.

Dans une entreprise en interne, chaque personne a une tâche précise, dans laquelle elle se spécialise. Si chaque employé s’acquittait de toutes les tâches, ce serait un véritable désastre et une réelle désorganisation. Dans un couple, c’est pareil. Les deux conjoints se repartissent le travail et les décisions selon les compétences et les préférences de chacun.  Ce système a des racines dans la théorie des avantages comparatifs, qui est la base d’un libre-échange global. La désorganisation conduira inévitablement à l’échec. L’un ou l’autre se lançant dans une tâche qui n’est pas la sienne à la base.

Même dans une situation de répartition optimale des tâches, l’échec peut provenir d’un problème dans l’exécution d’une ou plusieurs tâches. L’homme par exemple qui ne parvient plus par exemple à assumer la tache de pourvoyeur financier qui lui a été attribuée; ou la femme qui cesse d’entretenir la maison. Dès lors, le couple est voué à l’echec si les protagonistes ne dialoguent pas afin de trouver des incitatifs pour emmener celui qui ne fait plus bien son travail à mieux le faire.

Les économistes ont toutefois découvert que l’un des meilleurs incitatifs qui soient est la confiance. Accordez votre confiance aux gens et vous verrez que, souvent, ceux-ci seront plus enclins à faire ce qu’il se doit. Même le système financier et bancaire mondial ne repose sur rien d’autre que la confiance.  

Mes  meilleurs conseils de couple inspirés de l’économie

Maitrisez au préalable votre profil de risque : Tout comme différents types d’investissements conviennent à différents types d’investisseur, de la même façon, on a tous des types de personnalités qui nous correspondent plus ou moins que d’autres. Choisissez votre partenaire comme si vous choisissiez une entreprise donc vous serez actionnaire toute votre vie. Comme disait le célèbre investisseur Warren buffet, si vous n’êtes pas à l’aise avec l’idée de posséder quelque chose pendant 10 ans, alors ne la possédez pas pendant 10minutes. Etant par exemple quelqu’un qui préfère avoir peu de relations dans lesquelles je m’investis énormément, j’ai très peu de tolérance pour les personnes qui aiment aborder leurs relations avec légèreté et superficialité. Bien qu’ayant été très fortement attiré par une personne légère par le passé, je me suis fait violence pour ne pas poursuivre la relation parce que je savais que ce n’était pas compatible avec mon profil de risque (jai le cœur trop fragile pour les montages russes émotionnelles. Lol).

Soyez parés pour les aléas : Tout comme l’économie, les couples s’inscrivent dans des cycles, avec des périodes florissantes, qui sont souvent suivies de récessions (crises). Soyez conscients que les moments plus difficiles font partie du processus, et au lieu de céder à la peur induisant des prophéties auto-réalisatrices, essayez plutôt de trouver des moyens de réinventer votre couple. Si vous êtes du genre à jeter l’éponge a la première difficulté, votre entreprise (comme votre couple) ne feront pas long feu.

Communiquez clairement sur vos valeurs: Les valeurs d’entreprise sont les principes de base, les piliers de la ligne de conduite de tous les membres d’une entreprise : employés, dirigeants ou actionnaires. C’est ce qui ressemble chacun individuellement et rassemble tous à la fois. Les valeurs fortes sont celles qui guident nos choix et permettent de traverser les crises, choisir sa stratégie d’expansion et meme gagner de l’argent. De la meme facon,  que les entreprises sans valeurs échouent plus facilement, les couples qui perdent de vue leurs valeurs ou qui n’en ont pas, ne durent presque jamais. Bien souvent, on fait également l’erreur de croire que nos valeurs fondamentales sont les mêmes que celles des autres. Les miennes par exemples ont toujours été « Be kind, and do what’s Right. Always. » (sois aimable et fait ce qui est juste. Toujours.). Ainsi, l’usage répété du ton désagréable (pas aimable) par une de mes ex lors de nos désaccords (malgré mes avertissements) a constitué pour moi une violation grave de mes valeurs et un motif suffisant de rupture. De la meme facon, l’infidelité est un motif suffisant de rupture pour la plupart des femmes pour qui la fidélité fait partie des valeurs fondamentales.

Ne laissez pas votre peur de perdre contrôler votre vie : Les économistes ont démontré que les gens ont tellement peur de perdre qu’ils adoptent un comportement irrationnel, s’ils croient que ce qui leur fait peut est sur le point de se produire. C’est pourquoi les joueurs vont parier sur leur maison, lorsqu’ils commencent à jouer de malchance, et que les spéculateurs boursiers refusent de vendre des actions à la baisse, même si le marché est sur le point de s’effondrer. Dans les relations interpersonnelles, cette peur peut occasionner des disputes sans fin, si vous vous entêtez uniquement dans le but de gagner et d’avoir raison au lieu de réellement parvenir à trouver une solution.

2 Commentaires Théorie économique du mariage et de la vie en couple

  1. Freddy NDI

    Très bel article encore une fois NEO !!
    Je ne sais pas si tu as toi même développé cette théorie mais c’est très pertinent, manière intéressante d’aborder les relations de couplé.

    Le timing est d’autant plus parfait qu’il y a des jours on nous annonçait le divorce imminent ( avec certainement division équitable des biens ) de Jeff Bezos et sa femme , et ce après plus de 20 ans de mariage -avec son amour de jeunesse! !!

    Comment ne pas se poser des questions sur le mariage? Surtout quand on est jeune, ambitieux et qu’on veux, comme dans mon cas, écrire l’histoire à travers idées, entreprises, concepts.
    C’est pourquoi pour moi, l’essentiel pour un début c’est maîtriser son profil de risque et se préparer aux aléas! !! En gros évaluer les risques qu’on prend et ce qu’on est prêts à engager et être prêts à assumer, puis gérer ce qui arrivera, le meilleur comme le pire, au minimum pour se protéger soi même.

    Le reste consiste pour moi à être soi même et essayer d’être heureux autant que possible avec la personne qu’on aime. Après tout, tout ça vient de nos émotions et des choses qu’on ressent, ou bien?

    Merci et bonne soirée NEO

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    1. Neo

      Merci Freddy,

      La 1ere partie du billet ne résume que des théories dévellopées par certains economistes qui s’intéressent à la question.

      Et comme tu le mentionnes a juste titre, l’annonce du divorce de Jeff Bezos, fondateur d’Amazon, m’a quelque peu inspiré l’écriture de ce billet. Ce divorce se passe d’ailleurs bien (comme la plupart des divorces chez les gens riches et instruits) puisque les deux milliardaires ne partageant plus grand choses des principaux avantages économiques du mariage (a part les enfants) sont parvenus à un accord. Jeff Bezos entretiendrait d’ailleurs une liaison amoureuse avec une autre femme, meme si celle ci a commencé après que le couple ai été séparé.

      Je pense que quand on ambitieux, il est important de choisir un partenaire avant tout CONCILIANT et DIPLOMATE. Cela évite de verser des fortunes aux professionnels du divorce (avocats et autres) qui pour la plupart sont bcp moins intéréssés par la sauvegarde du patrimoine commun que par leurs juteuses commissions.

      Par ailleurs, la pauvreté aime beaucoup les divorcés. lol. Selon une etude recente menée ici au Canada, le nombre plus élevé de séparations et de divorces au Québec explique en partie pourquoi les revenus des ménages sont plus faibles au Québec que dans la moyenne du reste du Canada.

      A deux, on réussit beaucoup plus vite et beaucoup plus facilement. Mais une fois « libéré » des contraintes économiques, il fait etre capable de se réinventer pour poursuivre le partenariat.

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